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Un constat - un engagement 

Comment est née l'association?

LAKANA TSARA est une association à but non lucratif qui a été créée à l'initiative de Pascale et Pierre DANET, résidents une partie de l'année à Majunga depuis 2015.

- En août 2015, ils découvrent deux corps échoués sur la plage de Belinta

- En mai 2016, ils participent activement au sauvetage de douze pêcheurs, dont deux adolescents, suite au naufrage de trois pirogues du Grand Pavois

- En juin 2016, ils portent secours aux marins d'un boutre chargé de charbon de bois, qui prend feu au large de Petite Plage

- En septembre 2016, ils récupèrent à 2 kilomètres en mer les naufragés d'une pirogue, un jeune couple, dont la femme est enceinte de sept mois. 

Rares sont les jours de vent défavorable ou de forte mer, où  au moins une pirogue du village de pêcheurs de Petite Plage, de Belinta ou du Grand Pavois ne rentre pas avec le mat cassé, la voile déchirée ou le balancier endommagé.

Ces quelques faits dramatiques permettent de se faire une idée de l'ampleur des problèmes de la sécurité en mer, sur la cote de Majunga.

  Alors comme diraient les malgaches.... Alefa !  Allons-y !  Mobilisons-nous !
Un constat accablant !

La population du littoral dépend en grande partie de la pêche traditionnelle pour subvenir à ses besoins. Le nombre de pêcheurs a tendance à augmenter car l'économie locale offre peu d'emplois.

Les pirogues de tradition Sakalava sont des petites embarcations monocoques à un balancier. Elles sont en bois, dotées de grandes voiles latines triangulaires. Les plus petites pêchent au filet ou à la palangrotte près de la côte; les plus grandes, de 10 à 12m de long vont sur la barrière de corail noyée à une trentaine de kilomètres de la côte pour la journée ou "en voyage" pour plusieurs jours. L'équipage est composé de 2 à 4 marins, 3 pour la plupart des pirogues.

  Les risques pris par ces embarcations sont importants pour plusieurs raisons:

            - Les pirogues et les boutres sont dépourvus de tout équipement de navigation et de sécurité. Ces matériels ne sont pas disponibles sur Majunga et de toute façon leur coût serait prohibitif pour ces professionnels de la mer dont le revenu est de quelques euros par jour.

            - La construction des bateaux souffre de l'appauvrissement des ressources en bois du pays. Aujourd'hui les arbres de taille suffisante se trouvent surtout dans les zones protégées où l'abattage est généralement interdit.

               - L'explosion du nombre de chalutiers étrangers, autorisés par le gouvernement malgache, dans le canal du Mozambique et plus particulièrement au large de Majunga, a entraîné ces dernières années une diminution significative des ressources accessibles aux pirogues (crustacés, poissons de fond). 

              -  La baisse du revenu des pêcheurs, accentuée par les deux années de confinement, ne permet plus de réparer correctement les pirogues. Leur mauvais état accroît les risques de naufrage.

                - Enfin, bon nombre de matelots ne savent pas vraiment nager.

             

Une cause majeure de pertes de vie en mer est l'absence quasi totale d'opérations de recherche et de sauvetage le long de la côte.

              - Certes le port de Majunga est doté d'une petite base de surveillance, avec quelques zodiacs pour la recherche et le sauvetage, mais qui n' a vraiment d'utilité que pour les plus gros bateaux équipés de moyens de communication, lorsque de surcroît le carburant ne fait pas défaut.

              - Et pourtant presque toute la côte autour de Majunja sur plusieurs kilomètres au large, est couverte par le réseau de téléphonie.

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Dans quelles circonstances se produisent la plupart des accidents en mer ?

Généralement, par gros temps annoncé, les pirogues et les boutres à voile ne sortent pas.

Les marins sont presque totalement dépourvus face aux changements des conditions de vent et de courant; les embarcations sont fragiles et peu manœuvrables; elles sont surtoilées pour pouvoir rejoindre rapidement les lieux de pêche par vent porteur, mais les surfaces de voilure ne sont pas réglables.

Bon nombre d'accidents ont lieu par météo relativement clémente. Habituellement les pêcheurs partent tôt le matin, portés par le Varatraza, vent de terre dominant de secteur Est à Sud-Est. Ils reviennent dans l'après-midi, lorsque se met à souffler le Talio, brise de mer de secteur Nord à Nord-Ouest.

Mais parfois, les conditions de vent ne s'inversent pas, et le Varatraza se renforce, créant une forte houle. Les pirogues ont  beaucoup de difficulté pour rejoindre la côte. Les frêles embarcations sont fortement sollicitées; la moindre avarie technique peut alors provoquer leur naufrage. A terre, les familles essaient de se mobiliser; des pirogues partent à la recherche des disparus, le soir ou le lendemain matin. Mais bien souvent il est trop tard. 

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Les pirogues de pêche et de transport ne sont pas immatriculées; leur nombre n'est pas connu avec précision. IL n'y a donc aucun recensement des embarcations disparues.

Après croisement de différentes sources et après enquête auprès des professionnels, on peut considérer qu'en moyenne, jusqu'en 2017, 7 à 8 pirogues disparaissaient chaque année sur le secteur de Majunga, soit une vingtaine de vies perdues, et autant de familles en détresse affective et sociale.

Notre engagement

La vocation première et fondamentale de LAKANA TSARA est un engagement bénévole et solidaire au service de la sauvegarde de la vie humaine en mer, dans la région de Majunga.

 

Sensibiliser les pêcheurs et les autres usagers sur les risques, contribuer à la réduction des risques, enseigner les bonnes pratiques en matière de sécurité en mer, former sur la conduite à tenir en cas d'accident, organiser les systèmes d'alerte et la mobilisation des secours, assister les familles des victimes.... Tels sont les objectifs prioritaires de notre association. 

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